40 ans au Congo. 1980-2020 : L'un de nos premiers amis

Le 27 septembre 1980 les premiers fidèles de l'Opus Dei arrivaient à Kinshasa pour commencer le travail apostolique de l'Œuvre dans le pays. Quelques récits vont nous permettre de revivre ces moments inoubliables.

Au milieu du mois de septembre 1980, les personnes qui allaient commencer le travail apostolique de l'Opus Dei en Côte d'Ivoire et au Zaïre, nous avons eu une rencontre avec le Père - le Bienheureux Alvaro à l'époque - à Rome.

Quand nous avons demandé où et comment commencer l'apostolat, en tenant éventuellement compte de l'expérience des premières régions africaines, le Père a simplement répondu: Vous verrez. Puis, il nous a remis une image de la Vierge et une enveloppe avec quelques noms et adresses de personnes, ayant été un rapport avec des fidèles de l'Œuvre, qui travaillaient et vivaient au Zaïre. Tel était notre point de départ, pour le reste ... Dieu et saint Josémaria allaient pourvoir. Et il en fut ainsi !

Image de la Vierge, cadeau du Bienheureux Álvaro

A deux jours de notre arrivée, nous sommes allés visiter, à son bureau, l'une des personnes dont les références nous avaient été données. Il s'agissait d'un Italien, qui dirigeait une compagnie pétrolière mixte italo-zaïroise. Il se trouve qu'il était en voyage. Cependant, sa secrétaire, sans autre forme de procès, nous a offert la possibilité d'être reçus par l'Administrateur délégué de l'entreprise, M. Godefroid.

C'était une énorme surprise, que nous avons acceptée volontiers. Quelques minutes après, nous étions face à une personnalité ayant joué un rôle important dans l'histoire du Zaïre et qui continuait à le jouer.

Jean-Baptiste (1981)

Voici donc que, avec à peine 28 ans d'âge, un français encore hésitant, en plein cœur de l'Afrique après seulement 48 heures, sans emploi et vivant dans un studio de 25 m² avec deux autres personnes, dont un prêtre, nous étions reçus pour une audience insolite. Godefroid a écouté sans interrompre la raison de notre venue au Zaïre : commencer le travail apostolique stable de l'Opus Dei ; nous lui avons exposé en détails nos "projets". Nous lui avons parlé notamment de la formation des jeunes. Après avoir terminé, il a dit: Je vous invite à manger chez moi, je vais vous présenter mes trois plus jeunes enfants et le reste de ma famille. Si vous pouvez être ici à midi, s'il vous plaît.

Le premier appartement que nous avons loué se trouvait non loin de l'église Ste. Anne (1980)

Nous sommes rentrés en courant au studio, qui était à environ 10 minutes à pied, et nous avons rapporté cette première rencontre à l'abbé Hervás, le Vicaire. Bien entendu, il était tout à fait favorable à ce que nous allions chez ce premier ami pour rencontrer sa famille, pendant qu'il resterait prier dans notre studio provisoire, afin que tout se passe bien.

L'abbé Hervás (1980)

Durant le trajet jusqu'à la maison, nous avons continué de parler de l'Œuvre. Une fois arrivés, Godefroid nous a présentés à sa femme et à ceux de ses enfants qui étaient sur place. Aussitôt dit aussitôt fait, avec les trois plus jeunes, nous avons programmé des activités pour le week-end suivant… dans le jardin de leur maison. Le tout nouveau Club Niangara était en marche…

Je me souviens encore avec émotion de l'affection et de la confiance avec lesquelles Godefroid et sa femme nous ont traités. Alors que nous nous connaissions depuis seulement deux heures, tout s'est passé comme si nous étions des nouveaux membres dans cette famille.

Quelques garçons dans la salle d'étude (1981)

Par la suite, il en a toujours été ainsi. Nous allions souvent chez eux et leurs enfants participaient aux activités du Club, qui s'était de plus en plus structuré, tandis que les deux parents venaient aussi de temps en temps chez nous. Godefroid fut nommé coopérateur. Il nous a apporté une aide constante durant ces premières années de travail apostolique au Zaïre, jusqu'à sa mort. Je suis sûr que, du ciel, il continue de nous aider, car c'était un bon chrétien.

Jean-Baptiste Juste